Un Jambon-Beurre doré sur tranches

Et d’un jeudi doré sur tranches, Jambon-Beurre. Autre déroulé, autre menu, autres concerts dans une articulation de 35 minutes par formation.

Salle des fêtes de Saint-Pierre, 3 novembre 2022, beaucoup de monde.

En ouverture, Alexandra Hernandez, compositions perso, accompagnée par Thierry Artur, les deux artistes alternant piano, guitare et contrebasse, dans une sensibilité de déchirures de l’auteure-compositrice entre île inspiratrice et autres points d’ancrage.

Puis Lizzy Levée que j’avais hâte de découvrir, registre fado au détour de quelques titres, mais aussi d’autres approches, riches de sensibilité portée par une belle voix et une humilité lumineuse. Elle devait prendre la suite, lundi, en ouverture du festival, après le premier set. Mais les avions peuvent être capricieux.

Ah ! Les caprices ! Comment ne pas penser à la réactivité nécessaire des bénévoles de l’association La Réserve, qui y vont, dans la joie et la bonne humeur, quels que soient les aléas.

Et quel dialogue musical entre mère et fille avec Evelyne Gallet et Mina, public complice dans le dialogue, un spectateur -auditeur n’hésitant pas à répondre à une passerelle d’ouverture de chanson – Les confitures – en allant chercher tout bonnement un pot de confitures… de graines.

Humour, bonne humeur étaient de mise. 

Puis vint le tour de Jérémie Bossonne et de son frère Benjamin.  « Je n’ai rien à dire »… Refrain de la première chanson. Oh que non ! Que d’expression, que de vie, que de vécu ! Epoustouflant. Et tout le monde d’être emporté. Il aura conquis l’auditoire par ses textes, sa voix, sa musique, son énergie, sa présence scénique.

Cerise sur le gâteau, public toujours dense pour la cinquième partie avec Davy Kilembé, un grand moment. Une voix, une présence, une maîtrise guitaristique captivantes. Et la passion pour tout ce que portait la langue, chez lui superbement ciselée. C’était la fin d’une longue soirée musicale et l’on ne voulait pas se quitter. Davy Kilembé était avec nous tous, dans la chaleur et l’intensité du partage.

Rester sur sa réserve ? Certainement pas avec un tel festival. Sans doute ai-je entendu alors Patrick Boez me dire : « Putain, que c’est beau ! » Et de voir les visages heureux du public. 

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

4 novembre 2022