Alexia Stresi, Des lendemains qui chantent

Il est des romans poignants à l’instar d’une voix qui captive. Dans Des lendemains qui chantent d’Alexia Stesi, l’on est saisi d’emblée par le destin d’Elio Leone, chanteur ténor venu d’Italie. Un personnage imaginaire, certes, mais ô combien réussi qui nous fait saisir le cheminement complexe d’un enfant doué par une voix qui l’amènera un jour sur les plus grandes scènes de l’opéra. 

Mais naître en Italie au moment de l’arrivée de Mussolini ouvre la voie d’une autre complexité et l’auteur sait nous en pénétrer avec une grande subtilité.  Est-il une démarche de création qui peut échapper aux aléas de la politique ? Verdi récupéré par le pouvoir fasciste, comme Wagner le sera par l’Allemagne nazie… 1935…, 1939… Le roman met en exergue des années lourdes, en Italie, en Autriche, en France, en Espagne,  en Allemagne, partout en Europe…

Cheminement d’un artiste, déferlante de l’Histoire, le tout porté par une écriture toute de chair et de nuances, péripéties à la clef, dans la maîtrise d’un tempo cinématographique, on ne peut qu’être saisi tout au long du récit ; ainsi en va-t-il à la lecture des pages du retour d’Elio du stalag.

Et le roman de vous emporter dans de grands tourbillons lyriques… Beau, haletant et exaltant. « Et la force de la vie qui déroule » (p.415)…

« L’humanité à fleur de peau. » (p.442)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

7 juin 2023

Alexia Stresi, Des lendemains qui chantent – Flammarion 2023 – ISBN : 978-2-0804-1327-7