Ludmila Oulitskaïa, Le corps de l’âme

Un livre qui s’ouvre sur un hymne à l’amour de l’autre. L’auteure est russe, Ludmila Oulitskaïa. Choix induit pour compenser la folie qui prévaut en ce moment entre deux pays frontaliers, Ukraine et Russie ? J’ai franchi le seuil de la librairie de La Rue en Pente à Bayonne et je n’ai pas hésité, Ludmila Oulitskaïa, Le corps de l’âme. Il faut dire que j’étais tombé sur une interview de cette femme de lettres née en 1943 et j’avais été accroché par son regard sur la vie.

Douze récits nous attendent, quatre sous la rubrique Les amies, huit sous Le corps de l’âme.

S’amorce un beau regard sur la vie, dans l’intimité de personnages souvent féminins, mais pas uniquement, à des moments clefs de turbulences, y compris à l’heure du dernier soupir, fenêtres sur la vie, quels que soient les aléas. L’écriture est dense, riche d’humanité, de chair et… d’âme. On touche là les mystères de nos existences. On prend son temps, on savoure chaque découverte. Et l’on se dit : que l’univers mâle de mortelle violence est éloigné de ces sensibilités !

Cet ensemble de nouvelles invite à l’enrichissement de l’âme, au seuil de l’insondable, là où se révèle notre fragilité, et n’attend que relecture, au fil de l’inspiration…, car l’écriture est belle, aux limites de l’inexprimable.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

12 juillet 2022

Ludmila Ouiltskaïa, Le corps de l’âme – Vallimard 2022 – ISBN : 978-2-07-291547-5