Chronique du 20 octobre 2005

Tant qu’à faire, que je mette les panards (pas les canards) dans la mare .

L’Archipel dispose avec « l’Atlantic Jet » d’un très beau bateau pour ses liaisons inter-îles. Mais se rendre à Miquelon est toujours tout un plat pour qui doit tabler avec la desserte.

Se rendre un vendredi soir sur la grand île vous oblige à y rester jusqu’au… dimanche. Les contraintes sont tout aussi pénibles dans un sens que dans l’autre. Bref, on se gargarise d’un désenclavement qui n’existe toujours pas.

Quand disposerons-nous enfin d’un service quotidien dans le cadre d’une continuité territoriale qui devrait d’abord se jouer à l’intérieur même du territoire ? Que Miquelon devienne le port d’une desserte consistante en liaison avec Saint-Pierre ; qu’on construise une route digne de ce nom, en interdisant enfin les passages destructeurs dans les dunes. Qu’on s’inspire enfin de nos voisins de l’île du Prince-Edouard, par exemple. Ne sont-ils pas tout aussi – sans doute plus – respectueux de la nature que nous ?

L’Archipel dispose d’un bel outil, défiscalisation oblige. Mais comment peut-on concevoir qu’on maintienne deux bateaux sur la même ligne entre Fortune et Saint-Pierre, pendant la belle saison ? C’est d’entrée de jeu préparer le départ de notre belle « unité » – le mot ne trimballe-t-il pas sa part de cocasserie ? – de transport vers des eaux caribéennes.

Car les apports de la défiscalisation n’interdisent pas de prendre sérieusement en compte des réalités internes qu’on aurait tort d’ignorer, au risque d’être menés un jour en barcasse…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 octobre 2005