Chronique du 4 décembre 2002

Qui c’est qui pue ? Je veux dire localement. Pas les politiques, diras-tu, ô lecteur olfactif, avec tous les savons qu’ils se passent parce qu’ils ne peuvent pas se sentir. On a même l’impression d’une nouvelle grande lessive, en cette fin d’année 2002, qui paradoxalement fait tache à l’approche des premiers flocons. Autre paradoxe, ceux qui sont au parfum semblent se rendre compte que ça fouette la merde malgré les travaux d’assainissement, à tel point que de nouveaux procès risquent de la remuer, comme le subodorerait un faux sceptique (ou sa femme).

Fort heureusement « Christian Louis met St-Pierre et Miquelon au parfum », titre l’Echo des Caps du 29 novembre 2002, ce qui nous permet d’être au courant de la sortie, à la Bastide-Clairence, au Pays basque, d’une nouvelle fragrance, baptisée « parfum basque Saint-Pierre et Miquelon », mêlant « une note marine, une note de sapin, une note de terre ».

Cette nouvelle ne peut que nous flatter les narines, surtout qu’il s’agit de « l’unique parfum de notre Collectivité », nous précise encore l’Echo. Mais là, même au pif, voire à vue de nez, on s’en doutait. Autre source de réjouissance, à défaut de pétrole, on a déjà droit au raffinement d’une première essence. Bref, on le blaire avant de l’avoir humé.

Reste à respirer bien fort quand tout le monde sera au parfum de tout ce qui pue, ce qui nous permettra d’accueillir les premiers flacons à bras ouverts, en ce début d’hiver.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 décembre 2002