Chronique du 7 septembre 1999

Françaises, Français,
« La francophonie est une force tranquille ». (Jacques Chirac, Moncton, New Brunswick, September 5th 1999). Et ceux chargés de la propager, une force débile, ajouté-je, sans avoir peur d’offenser mon collègue en balivernes.
Que cherchions-nous ? Rien. Qu’avons-nous obtenu ? Rien. Que ferons-nous pour ? Tout.
Voilà de quoi redynamiser ceux qui aiment becqueter, blablater, déblatérer, à grands renforts de Sommets, dont, le moins que l’on puisse dire, le dernier en date n’aura été qu’un monticule de sable, quoiqu’acadien, ou pire encore un sommet inversé, c’est-à-dire, un trou.
Mais vous avez fait ce que vous pouviez, chers voisins d’Amérique. Tant pis si l’avenir de Boutros-Boutros est plus parsemé de roses que vous n’en eûtes et n’en aurez jamais. Vous avez le sens du business et c’est ça qui compte car cela rapporte.
Mais, dites-moi, ai-je eu un problème aux feuilles droite et gauche ? Me serais-je lourdé en n’entendant plus parler un seul instant de la jeunesse qui était pourtant un thème fort de ces journées ?
Enfin, pour résumer, ne vaut-il pas mieux écouter un bon Chrétien qu’une flopée de joyeux missionnaires, fussent-ils présidentiels, à défaut d’être providentiels ?
« Acadiens, Acadiennes, je vous tire mon chapeau, dont vous savez si bien faire le tour ». Ainsi aurais-je pu parler, mais je ne suis pas président.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 septembre 1999