Chronique du 4 janvier 2009

Le moins que l’on puisse dire est que les figures imposées des vœux 2009 auront été nourries d’un contraste fort entre ceux exprimés par le président du conseil territorial, les maires des deux communes d’une part et ceux du sénateur de l’Archipel d’autre part.

D’un côté, après l’évocation des malheurs de l’an 2008, si le président du Conseil territorial se sera limité à l’évocation de « l’avenir du territoire », le maire de Saint-Pierre n’aura-t-elle pas abordé les notions d’ »avenir meilleur », de « retour de soleil possible » ? Le maire de Miquelon se sera lui attaché à égrener les « signes encourageants », qui ne peuvent que permettre de retrouver « notre positivité ».

De l’autre, le sénateur aura frappé les esprits. Pas de note optimiste pour lui, « aucune perspective », un constat de « divisions omniprésentes, voire entretenues », d’un manque de communication, d’une surabondance de « belles paroles de responsables locaux pour un plan de relance », sans mesures concrètes, ne serait-ce que de dialogue, «un manque de stratégie de développement interne »… Propos graves, implacables, qui tranchaient à l’aube de cette novelle année avec l’approche traditionnelle du sénateur UMP de la Collectivité.

Le préfet de l’Archipel évoquait lui les sujets à venir : desserte maritime, liaison inter-îles, réforme de la filière pêche, la restructuration des services de l’État, en concluant sur les « épreuves qui nous attendent ».

L’année 2009 ne s’inscrivait-elle pas d’entrée sous le signe des grandes masses d’air tourmentées qui auront agité notre climat de décembre ? Tourmente et espoir entremêlés dans le maelström de l’incertitude…,, reflets du « contexte économique et social qui s’annonce difficile » tel qu’annoncé par le député de Saint-Pierre et Miquelon sur son blog.

Car les vœux ne reposent-ils pas sur le fond de ce qui se trame, de ce qui n’est pas formulé, le tout voué à l’inconnu du lendemain, aux perturbations inéluctables du prévisible ?

L’avenir ne repose-t-il pas sur l’écriture permanente du présent ? Le sénateur n’a-t-il pas mis le doigt là où ça peut faire mal ? « L’impulsion ne peut pas venir uniquement de Parie », aura-t-il mentionné.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 janvier 2009