Un dernier café… pour la Route

J’ai pris mon dernier café au Café de la Route. Samedi 17 juillet 2010 ; le temps rejouait ce matin sa partoche de grisaille. Le spleen aurait pu nous engluer en cette première quinzaine de juillet. Pourtant il n’en fut rien, grâce à la cinquième édition de la Route Halifax-Saint-Pierre et des festivités prévues pour l’occasion. Passionnés de voile d’une part pour un défi entre la capitale de la Nouvelle-Écosse et l’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon ; dynamisme de nombreux bénévoles particulièrement dévoués pour animer l’escale et offrir ainsi à la population une semaine de bonheur. Car la réponse aura été immédiate : des centaines de personnes seront sorties chaque jour pour se retrouver sous et autour du chapiteau sur le terre-plein jouxtant l’école de voile André Paturel, quai Tabarly.

Il aura fait bon y vivre du petit déjeuner en passant par le lunch, le petit quatre-heures, l’apéro, les repas du soir et la vie musicale diversifiée. En prime, deux jours de soleil pour apporter le petit plus où soudain l’on se dit que l’on trouverait difficilement mieux ailleurs. Les équipages ne s’y seront pas trompés qui auront goûté la chaleur de l’hospitalité, l’attention de leurs parrains – une famille d’accueil par bateau -, et toute cette ambiance dont ils auront été le déclencheur. Comment trouver aussi facilement une population en osmose avec sa marina ?

Il faisait bon être au coude à coude sous le chapiteau dans la chaleur du collectif qui nous transcende. Un coin de France dans la passion du partage, le cœur ouvert. De quoi faire oublier, peut-être, à certains touristes les tracasseries d’un bateau tombé en panne, celui assurant la desserte passagers entre les îles et Fortune, à Terre-Neuve. Il est des particularismes qui ont trouvé leur port d’attache.

Le Barachois se réveillait ce matin dans la nostalgie des voiliers partis vers d’autres horizons. Mais il est porteur de se tourner vers d’autres espoirs quand on a la tête pleine de souvenirs joyeux. Il n’aura pas fait beau ce 14 juillet 2010 ; pourtant l’envie de fêter était manifeste – la foule était dense – et il aura fallu la pluie de fin de journée pour contre-carrer la synergie de détente estivale.

Bientôt viendra le tour des Déferlantes qui, après une pause d’un an, reprendront le flambeau des festivités si bien enclenchées.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 juillet 2010