Chronique du 29 Septembre 2000

Dans le Vent de la Liberté du 23 septembre 2000, le député Gérard Grignon s’en prend une fois de plus à son ” éternel ” rival, le Président du Conseil Général, nouvelle qui en soi ne te surprendra pas, ô lecteur avide d’objectivité, pas plus que si je t’informe que dans l’Echo des Caps de cette semaine, le Président du Conseil Général s’en prend à son ” éternel ” rival, le député.

Nul doute que si les jeux olympiques accordaient une place à l’escrime politique, Saint-Pierre et Miquelon aurait une chance de gagner la médaille d’or. Dans ce type de compétition, la France ne risquerait-elle pas, grâce à l’Outre-Mer, de rafler, comme dans les autres sports (n’en déplaise à Jean-Marie Le Pen) le maximum de médailles ?

En résumé, Le Président nouvellement élu accuse ses prédécesseurs d’avoir laissé les caisses de la Collectivité vides, le Député rappelle que lorsque son équipe avait élue en 1994, elle avait trouvé les caisses dans le même état, sauf qu’ l’issue de leur mandat, les caisses étaient pleines et que les accusations ne sont que mensonges et médisances.

Le député cite un rapport de 1999 diligenté par l’Inspection Générale de l’Administration où l’on peut lire ” La collectivité territoriale a connu sur la période 1994-1998 un très net redressement financier “. A ce stade de la démonstration, tout est possible. Cette phrase ne veut pas dire pour autant qu’on passe subitement de l’indigence à l’opulence. Peut-être est-on tout simplement passé d’un très gros trou à un gros trou, dans l’attente d’un trou moyen annonciateur d’un petit trou, lui-même prometteur avant l’émergence du premier pécule, stade embryonnaire du premier monticule virtuel sur lequel gesticule heureux tout gestionnaire fier de ses calculs.

Ce redressement financier a toutefois offert, poursuit le rapport des experts (dont l’un des rédacteurs porte le nom de monsieur Cannard) ” la possibilité de pouvoir continuer à investir sans mettre en péril l’équilibre financier global “, histoire de jeter un pavé dans la mare (aux canards) du président imprudent dans ses coups de bec.

Peut-on mettre en doute un rapport d’experts de l’Inspection générale de l’Administration ? ” Est-il sérieux et crédible de dire, après cela, que l’ancienne majorité a mal géré et mis le budget de la Collectivité Territoriale en faillite ? “, conclut le député.

Dans son éditorial , le Président du Conseil général écrit : ” ce n’est désormais un secret pour personne, les ” caisses ” du Conseil Général sont vides. Cette situation, nous allons la décrire en détail à Monsieur Christian Paul (le Ministre des DOM-TOM, ndlr) (…) Nous dirons à M. Paul que sans une aide massive de l’Etat, notre Collectivité va plonger dans une période de récession sans précédent. ”

Qui dit la vérité ? Le rapport de la Cour des Comptes demandé par la nouvelle équipe du Conseil général va-t-il venir contredire le rapport de 69 pages des experts de la République française ? Que s’est-il passé entre la fin 1999 où tout allait pour le mieux à début 2000 où tout est au plus mal. A-t-on malencontreusement enlevé le ” nap ” (le ” tampon de nable, dans la langue des morutiers) de notre doris insulaire ? L’argent était-il à ce point liquide qu’il ait pu s’enfuir dans les égouts du mystère ? Nos politiques ont-ils quelque chose dans la tête, eux qui se plaignent de ne rien avoir dans la caisse ?

Ô ” Saint ” Paul (qu’il me soit permis monsieur le Ministre de vous appeler familièrement ainsi), si vous pouviez nous envoyer une petite épître, histoire de nous éclairer dans cette nuit si noire qu’on n’y voit que dalle ! Apportez-nous la Parole qui soit enfin d’Evangile, que l’on puisse croire sans réserve quelques que soient les réserves que vous nous réserviez ! Secourez-nous au nom de Dieu à fond la caisse !