Hope Circle, “1er étage”

L’archipel serait-il pépinière de musique ? Bourgeons de toutes saisons, ainsi vont les nouvelles émergences, pour fleurir – même en hiver – sous forme de CD. Occasion de goûter le plaisir de l’écoute, du toucher et du regard aussi.

Le rock accompagne – révèle – les jeunesses renouvelées. Il en est ainsi avec la dernière production de Hope Circle, quatre musiciens qui s’épanouissent dans une synergie de groupe. Compositions, enregistrement au studio SESAME de Saint-Pierre, et l’aboutissement de la dynamique créatrice, un CD intitulé « 1er étage ».

Les tonalités m’ont secoué les influences assoupies, du temps des attaques majeures sur les cordes déchirantes des guitares électrisées. Textes en français, mais en anglais aussi, bien sûr – on s’extrait difficilement de la langue génératrice -, écrits par Arnaud Goueffon, mais aussi pour l’un d’entre eux, par Antoine Beaumont.

Premier riff qui se mémorise aisément ancré sur un sol majeur initial, pour camper « I’m nothing for… » dans un « If » d’ouverture, propre à accrocher les fans ; et l’approche de la relation avec l’autre dans l’inquiétude de l’impossible : « I’m nothing for yourself… » Rapport d’une inquiétude élargie dans War, texte en français, par-delà le titre. Arnaud Goueffon assure voix et chant, Adèle Lebon, la guitare et la voix sur un titre ; Stessie Detcheverry, la batterie (Xavier Landry intervient sur un morceau) ; Antoine Beaumont est quant à lui à la basse.

Nous sommes dans l’univers rock, des mots choc : « Crève ! » Point d’exclamation à l’appui. Guitares saturées, battements carrés. « Refuge », dans sa modulation de ballade et son phrasé, m’aura ramené à Dode, prédécesseur dans ce registre vocal à Saint-Pierre et Miquelon. Mais ces infiltrations de sonorités ne sont-elles pas inéluctables ?

L’envie de crier, de délivrer sa fougue se manifeste tout au long de l’album, mixé et masterisé au studio SESAME. La thématique générale recoupe bien la sensibilité à fleur de peau des artistes marqués par des aînés de référence, à l’instar de Kurt Cobain du groupe Nirvana.

Ma propre sensibilité aura répondu davantage à « Just a paper on the table » qui ferme agréablement un album assez bref, certes – 20 minutes -, mais bienvenu pour témoigner d’une effervescence expressive.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 décembre 2012

Hope Circle, 1er étage – 2012

Lancement à la bibliothèque municipale : vendredi 14 décembre à partir de 17h00