Je suis dans un hôtel à Paris 14è
Ça s’ablutionne dans la chambre voisine
Les canalisations couinent
Fenêtre ouverte le grondement de la ville
M’assourdit les esgourdes
Les pompiers de Paris répètent-ils à grande échelle
Pimpon Pimpon Pompin Pompin
Des pigeons s’égosillent et défientent
Sur les voitures qui s’entre-parechoquent
Autour du square triangulaire
Où s’emmerde une statue vert-de-gris
Les terrasses déploient leur magnificence papotière
Une gnare hurle à la mort sur mon plafond
Où est-ce dans les gogues attenantes à mes 10 mètres carrés ?
Puis je dors me réveille
Un voisin pisse
Puis je dors me réveille
Un voisin pisse encore
Vient le matin sonne l’heure
Les canalisations recouinent
La ville se gargarise
Viendra l’amplitude des décibels qui se déchaînent
Les camions-poubelles broient leurs becquées
Les pompiers n’ont pas encore actionné leurs sirènes
La gnare se réveille et hurle à se décrocher la luette
Les voisins s’ablutionnnent
Ai-je entendu péter ?
Manquaient cette nuit sommiers et matelas qui grincent
La literie n’est plus ce qu’elle était
On ne participe plus aux chevauchées intimes
Les étoiles vous garantissent contre la promiscuité ultime
Je suis dans un hôtel à Paris
Il fait matin
Ça s’ablutionne dans la chambre voisine
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 juin 2015