J’ai acheté un petit livre, une grande anthologie
De poèmes de sang de larmes d’espoir, de désespérance, de révolte, d’amour
« Guerre à la guerre »
Je m’en suis imprégné, pensées tournées vers l’horreur d’une nuit de novembre
C’était un vendredi 13 de deuil soudain
Crépitement, rafales, assourdissement
Terrasse de café balayée
Et l’ivresse d’une fête en un tournemain retournée en jaillissement de douleur
C’était aussi au Bataclan, clan, clan clan, ta ta ta ta ta
Et le sang et le sang
Et les cris et les cris
Et la mort en six lieux
J’étais dans le silence de ma nuit
J’avais acheté le matin même un petit livre
Une grande anthologie
De poèmes…
« Guerre à la guerre »
C’était un vendredi de soleil et de douce torpeur
La nuit allait venir, je l’imaginais douce
Mais le drame germait
Et le drame jaillit
J’ai acheté un petit livre, une grande anthologie
Je m’en suis imprégné, pensées tournées vers l’horreur d’une nuit de novembre
C’était un vendredi 13
Et plus loin… À Paris…
Et contrant les sirènes, j’ai relevé ces mots d’Aragon :
« À l’heure de la plus grande haine, montrer à ce pays déchiré le visage resplendissant de l’amour. » (p.85)
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 novembre 2015
Guerre à la guerre – Editions Bruno Doucey – 2014 – ISBN : 978-2-36229-074-9