Sur la portée des Virades de l’Espoir

Etre sur scène une nouvelle fois, sous chapiteau sur le terre-plein de l’école de voile. Un grand bonheur. Des conditions idéales pour une soirée réussie un soir de septembre, en ce vendredi 16 septembre 2016, beau temps à la clef de sol, ciel étoilé, reflets chatoyants de la mer en arrière-plan, plateau technique monté côté barachois là où les embarcations respirent paisiblement une saison encore apaisée.

C’était pour une grande cause, accompagner dans nos retrouvailles – techniciens, musiciens, bénévoles à la buvette et au service restauration, public -, ceux qui sont touchés par la terrible mucoviscidose…

J’aurai ouvert la première soirée, sur les deux prévues. Mes pensées se tournaient vers tous ceux qui sont touchés par des maladies qui échappent encore à la science, à la maîtrise humaine. Le 2 janvier 2016 des mots venaient sur le papier tournés vers l’indicible espoir.

Comme a dit le docteur

Ses pleurs étaient de sel et sa peau un peu douce

Elle le consolait les yeux désemparés

Elle voulait l’aider mais ce corps était l’autre

L’autre qu’elle aimait tant mais qui lui échappait

Que deviennent les mots quand tout a basculé

Qu’on se sent impuissant pour calmer la douleur

On s’en veut on implore mais personne n’écoute

Dans cette dimension où se taisent les dieux

Il est des maladies qu’on qualifie de rares

De cette rareté qui frappe un être cher

Et fait de lui un mystère à la science

Qui poursuit son chemin confiante en l’avenir

Avenir qui pourtant aujourd’hui vous triture

Tant il semble lointain impossible et fuyant

Il fait si beau dehors il fait gris dans la chambre

Il entend des enfants qui s’égaillent de joie

Elle est venue lui dire il fait calme mon cœur

Nos mimosas s’ouvrent le printemps est précoce

Demain nous sortirons mais prends cette tisane

Elle te fera grand bien comme a dit le docteur

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 septembre 2016