Chronique du 2 mai 2003

Saint-Pierre, en ce premier mai 2003, ressemblait à la place Tian an Men un jour de grippe. Pas de manifestants qui défilent, comme dans de nombreux endroits dans le monde. Mais quoi, on a droit à sa différence. L’Archipel a déjà suffisamment de missionnaires qui défilent toute l’année sans apporter de solutions, pourquoi en rajouter ?

Mais le 13, les revendications rejoindront celles de la métropole. Avec une inquiétude accrue : pour avoir une retraite, encore faut-il qu’il y ait eu du travail. Le poisson qui se mord la queue en quelque sorte, alors que paradoxalement le poisson a pris sa retraite.

A Saint-Pierre, cette année, à la demande des hommes, le brin de muguet était souvent accompagné d’une rose. Histoire d’exorciser des regrets peut-être ou d’encourager l’heureuse réceptrice du muguet à cueillir aussi la rose.

De quoi encourager l’amoureux inassouvi à chanter « Joli mois de mai quand reviendras-tu ? »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 mai 2003