Un personnel qui n’encaisse plus

Un bateau de pêche qui débanque, cela faisait partie de l’ordinaire terre-neuvas, de ce moment attendu où l’on mettait le cap vers le réconfort.

Une banque qui débanque, c’est que le navire lui-même a des problèmes. Ainsi en va-t-il de l’ex Banque SPM – née de la fusion de nos fers de lance oubliés, Crédit Saint-Pierrais et Banque des Îles -, devenue aujourd’hui CEPAC, basée à Marseille.

Voilà quelque temps que les échos du mal-être ambiant depuis le changement de bannière se répercutaient auprès des oreilles sensibles. Et, le personnel, n’encaissant plus, de se mettre en grève en ce mardi 7 mars 2017, à l’occasion de la venue du PDG. Tout un pastis ! Impossible même de sortir des billets (doux) des distributeurs ! Les salariés rendaient ainsi à leur patron la monnaie de sa pièce, bannières syndicales de FO et de la CFDT déployées pour dire l’insupportable.

N’est-il pas temps de se dire que nous sommes bien partis pour être pris dans les mailles d’un monopole, l’autre banque présente sur l’archipel n’étant autre que la Caisse d’Epargne, sachant que la CEPAC fait partie du réseau… Caisse d’Epargne ? Bref, comme disait Pépin, si d’aventure tu largues ta caisse, tu risques fort de te retrouver dans la merde.

Manque d’écoute, manque de prise en considération du personnel dans une restructuration pilotée à distance et on en arrive à tout un… pata-caisse ou pataquès comme tu voudras. Un cas d’espèce(s) autrement dit.

Espérons que cette situation ne sera pas gérée avec condescendance, pour solde de tout compte, monnaie courante quand on traite l’outre-mer comme une broutille.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

7 mars 2017