Un souper chez Alice – (pour une soirée qui fait chaud au coeur !)

Ne t’est-il pas arrivé, ô lecteur, ces jours derniers de te dire que l’hiver abusait de ta bonne volonté, à se moquer ainsi du printemps, de l’heure d’été, d’éprouver un mal-être avant d’avoir été ? Que dis-je ? Ne t’es-tu pas dit que l’écran de ta télé finissait par être plat ?

Si d’aventure tu t’es murmuré que sortir de ton ordinaire avait le suc d’une friandise désirée, c’est tout bon, c’est gagné. Précipite-toi sans hésiter à une des soirées cabaret-théâtre au Centre culturel et tu seras aux anges. J’étais à la première d’Un souper chez Alice en ce mardi 21 mars pluvieux d’épanchement céleste sur la grisaille de nos heures tristounettes. Contraste immédiat, lueurs des projecteurs, émerveillement, enchantement immédiat, souffle coupé !

Nous voici chez Alice la Saint-Pierraise, en 1916, à mi-chemin du grand retour de 1816 et de nos interrogations d’aujourd’hui. Texte savoureux de Françoise Enguehard, pétri d’Histoire, savamment dosé, exploration de nos fibres ancestrales, mots qui font mouche, humour à la clef, sans exagération. Et une actrice au faîte de son art, Anne-Marie Llorca époustouflante de vie, corps et âme dans un personnage haut en couleur à la gouaille envoûtante pour un résultat scénique virevoltant qui n’a rien à envier à des théâtres de renom.

Tout était en phase, dans une dynamique enchanteresse, au cours de cette soirée. Deux parties où l’on finit par se rendre compte qu’on est soi-même au cœur de la pièce – car le repas est au rendez-vous de la soirée -, fourchette, couteau et cuiller en main, en début de soirée et à l’entracte, cidre et bière de spruce pour les papilles. La salle à l’étage du Centre culturel est partie prenante de la réussite de la soirée, les spectateurs font corps avec la mise en scène ; le décor, les costumes préparés par Jean-Jacques Oliviero vous transportent dans une page prenante du passé de l’archipel, Anäis Hébrard ayant su impulser l’ensemble dans une mise en forme convaincante.

Pour agrémenter le tout, le groupe de danse bretonne sous la houlette de Bernard Saliba apportait une touche balancée à l’entre deux actes. On ne pouvait qu’être transporté de joie intense dans une telle dynamique. Il est des intensités de plaisir dont on aurait grand tort de se priver.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

21 mars 2017

 

Rappel du calendrier :

Théâtre
Le CCS propose une soirée cabaret repas dans la salle barachois à compter du 21 mars 2017

Un souper chez Alice ! Interprété par Anne Marie LLORCA mise en scène Anaïs HEBRARD d’après un texte de Françoise Enguehard.
Alice, femme saint-pierraise, déambule dans sa maison et raconte sa vie, ses rencontres alors que nous sommes au printemps 1916.

Les dates : mardi 21, mercredi 22, vendredi 24, samedi 25, mardi 28 mars à 20h45
Plein tarif : 18,00 €
Tarif réduit :15,00 €