Transboréales, succès et MAT

Quel grand moment à la forge Lebailly dans le cadre du festival Transboréales, 1è édition, en ce vendredi 17 août 2018 à Saint-Pierre ! Au programme, forge devenue salle de concert, en formule solo, MAT du groupe Mountain Men, registre blues. A couper… le soufflet ! Le public aura été subjugué, emballé, répondant immédiatement aux invites de l’artiste pour marquer lui aussi le rythme sur l’un ou l’autre titre. Quel plaisir aussi d’entendre toutes les voix rejoindre celle, captivante, du meneur de joie pour Travailler c’est trop dur, clin d’œil, s’il en était un, à la venue récente de Zachary Richard pour le même festival. Lieu magique donc, chargé d’histoire, classé au patrimoine, artiste juché devant le foyer d’antan, pour d’autres résonances. J’aurai été conquis par la maîtrise vocale de ce bluesman français, par son humour, sa chaleur, son sens du contact avec ceux qui profitaient de ce grand moment ; conquis aussi par la très grande qualité de son jeu de guitare…, de ses jeux, devrais-je dire, tant la variété des mises en forme, en force et finesse, attaque et subtilité étaient au rendez-vous. Du grand art.

Compositions, textes en anglais pour la plupart, de par le fil conducteur du registre musical, mais aussi pour de belles évocations en français, interprétations, tout s’enchaînait dans le ravissement. Et l’artiste de faire sien, d’une manière convaincante, dans un lien nourricier, le Testament de Georges Brassens, mais aussi d’une manière saisissante Georgia on my mind, standard connu notamment par l’interprétation de Ray Charles ; il suffisait alors de fermer les yeux et de se laisser porter.

La soirée, dans un décor d’un temps suspendu, s’achevait par une standing ovation à la hauteur du bonheur partagé.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

18 août 2018