Pour un réveil éclairé

J’ai pris connaissance d’une information donnée sur le site d’Archipel Développement, sous le titre « Un mini-sommet sur la coopération UE-Saint-Pierre et Miquelon », à l’occasion d’un déplacement à Bruxelles du président de la Collectivité territoriale visant « à faire le point sur la mise en œuvre de l’appui budgétaire européen de 26,2 millions d’euros : renforcement du développement touristique et de la desserte maritime (avec de nombreux projets tels que les ferries). »

« Premiers succès » ai-je lu. Fichtre ! Autosatisfaction garantie.

Mais peut-on disposer au minimum d’une présentation claire des dépenses déjà enclenchées, de celles à venir, par grandes entités dont celles des ferries, des infrastructure portuaires et de l’éventuel plan marketing pour une réelle augmentation de la fréquentation touristique, sans oublier bien sûr le volet recettes ? Ne sommes-nous pas à même de comprendre comme tout Gilet jaune sur un rond-point ? Chaque citoyen devrait pouvoir disposer des chiffres clefs permettant de mesurer les chances de l’Archipel d’assurer sa pérennité.

« Premiers succès engrangés (chômage divisé par 2…) » lit-on encore. Sur la base de quel type d’emplois, dans quel secteur productif, pour quel redéploiement économique ? La saison touristique 2019 est à l’horizon. Qu’est-ce qui permet d’entrevoir un essor réel, source d’argent frais et de nouveaux emplois ? Quel est l’ état de ce que nous pouvons offrir aux visiteurs ? Ne nous sommes-nous pas habitués à des satisfactions auto-pontifiantes ? Tout n’est-il pas qu’habillage dont on se demande ce qu’il y a derrière le costume ?

Le doux ronron de l’endormissement peut réserver des réveils douloureux. « La démocratie n’est pas seulement, surtout lorsqu’elle est locale, le pouvoir délégué pendant le temps du mandat, assorti de l’organisation de la passivité des citoyens délégants pendant cette période. » (Arnaud Montebourg, La machine à trahir, Denoël, 2000, p.130)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

18 janvier 2019