Chronique du 20 novembre 2003

Alors, ça gaze ?

Quand ça gaze, ça va, mais quand ça dégaze, ça ne va plus.
Et Le Monde de ce mercredi 19 novembre 2003 nous apprend que le tribunal correctionnel de Brest a requis 250 000 euros d’amende contre le capitaine d’un bateau bulgare qui s’est permis de dégazer au large d’Ouessant.

A ce tarif là, ça peut donner à réfléchir et il est grand temps. Au fait, que sait-on exactement des dégazages dans les eaux de notre Z.E.E. dont le bleu éblouissant suscite la dilatation de nos yeux ébaubis les jours de céleste clarté ? Quels moyens nous donnons-nous pour surveiller les navires qui sillonnent nos eaux ? Et en attendant le pétrole offshore, n’y aurait-il pas moyen de récupérer quelques espèces sonnantes et trébuchantes par tribunaux interposés en prenant sur le fait tout capitaine récalcitrant ? D’ici à ce que la situation s’améliore vraiment, il y aurait de quoi alimenter quelques caisses de bienfaisance. Car nous serions bien naïfs de croire que nous échappons à de telles pollutions.

Au fait, tu imagines un peu l’effet d’un dégazage intempestif sur notre élevage de morues, sur nos coquilles de Miquelon ? Quel serait alors l’avenir de notre reconversion maritime ? Les dégâts dans ces cas de figure sont considérables et de longue, voire de très longue durée. De quoi crever la gueule ouverte sur nos espoirs déçus.

Car nos îles, vois-tu, ne sont pas à l’abri de la folie humaine.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 novembre 2003