Mathurin a… 20 ans

Le site mathurin.com prend naissance l’année de la naissance du WI-FI, en 1999. On finirait par croire que le WI-FI a toujours existé. Mais non, Mathurin non plus. De même que le GPS, pour ceux qui prennent la route, qui fait son apparition en 2000, soit un an après. Il a le même âge que l’euro, même si ce dernier a été mis en route en espèces sonnantes et… trébuchantes (vu qu’on prenait déjà le tapis en voulant suivre la valse des étiquettes) le 1er janvier 2002. Mais il est plus jeune que le WEB – forcément (sans mer pourrait-on naviguer ? Sans web pourrait-on surfer ?) qui remonte lui à 1989, soit dix ans avant.

Mathurin a vu le jour cinq avant Facebook, en sautant le mur du silence à une époque où il valait mieux la fermer avant de l’ouvrir, situation qui, tu en conviendras, n’a peut-être pas changé. Certes aimer une photo de la Pointe aux Canons ne risque pas de remettre en cause l’ordre établi et ça ne change rien aux canons qui se moquent éperdument d’être à l’affut du grand large vu qu’ils n’ont pas inventé la poudre. Mais le petit phare au bout de la ligue dore la pilule au photographe avide de cliché, surtout quand la lune décide de camper juste au-dessus, comme dans un tableau de Magritte, le temps d’une pression de phalange. Et d’une autre photo du phare mise à l’index ! Enfin, façon de parler.

Bref, vingt ans après, on peut facilement en conclure que j’ai vingt balais de plus, sans doute pour me ramasser plus vite quand je ne serai que poussière.

An 1999, au mois d’avril, Bouteflika est élu en Algérie. (2019, il est toujours là, plutôt gâteux). Mais Hassan II fait le grand saut pour l’outre-monde au mois de juillet. Le petit roi de Jordanie l’a précédé en février. « Qu’un jour on dise : “C’est fini” / Au petit roi de Jordanie ». Eh bien c’était ce jour-là, avant ma première chronique. Février 1999, naissance de la république bolivarienne au Venezuela avec Hugo Chavez. 20 ans après, Maduro, son successeur, tente de se maintenir au pouvoir, mais ce sera duraille.

Je n’imaginais pas la portée de tous ces soubresauts, tout à mon « insularitude », Albert, Marc, Gérard, surgissant sur mon clavier. On était dans l’entrechoquement des ardeurs îliennes et ce côté théâtre miniature vivant m’amusait.

Certes la bonne humeur est souvent malmenée. Mais n’est-il pas vital d’éviter la contracture des badigoinces ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

20 mars 2019