“Douce France”…

Tristesse, colère, amertume… Comment ne pas être saisi de tous ces sentiments entremêlés après tous les débordements du samedi 16 mars 2019 ! Mais que de rendez-vous ratés depuis l’automne dernier ! Comment être surpris de ces dérapages insupportables quand le mépris aura prévalu depuis le début à l’encontre du mouvement des Gilets jaunes ! Faire mumuse avec la mise en scène d’un débat dit national interminable en ignorant avec superbe la mobilisation de tous ceux qui se sentaient lésés par la logique des marchés sans foi ni loi ne pouvait qu’envenimer la situation. Un weekend de ski présidentiel n’aura révélé que l’inconscience pendant que les forces de l’ordre s’exposaient une fois de plus à un samedi houleux. Quelle déconnection entre le terrain et la bulle élyséenne !

Les villes, et Paris en particulier, sont devenues un « terrain de jeu » où des excités auront eu le temps d’observer les dispositifs en place pour les prendre au dépourvu et mettre ainsi en oeuvre leurs pulsions destructrices en profitant des manifestations. Ces réalités n’auront pas été suffisamment anticipées. Samedi les dysfonctionnements auront donc prévalu. 

« Violences sur les Champs-Elysées : le gouvernement cherche son fusible » titrait le lundi 18 mars 2019 le Huffingtonpost. Il est vrai que l’ambiance est électrique. Le fusible a sauté le lendemain en la personne du Préfet de police de Paris. Il fallait préserver les ministres aux abris.

Depuis le ton a monté du côté du Gouvernement, dans la surenchère de la confrontation. Douce France, chantait Trenet. On en est loin.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

21 mars 2019