Identité ?

Alors que les replis identitaires ont une résurgence largement partagée dans notre monde « globalisé » le rapport aux migrations nécessite plus que jamais l’ouverture.

Sans doute est-il bon de rappeler que nos sociétés sont le résultat de migrations qui remontent aux origines de l’humanité, renouvelées dans le déroulement de l’Histoire. La notion même d’autochtone résiste mal à l’anthropologie. Il y a toujours eu un avant.

Qu’est-ce qui poussait nos propres ancêtres à partir vers des horizons où ils n’étaient rien pour un jour se rendre compte qu’ils y avaient fait leur nid ? Ils allaient devenir partie prenante du lieu où ils allaient s’implanter, perdant leur ancrage initial, voire leur langue comme les Basques, pour transmettre à leurs descendants une nouvelle appartenance.

Il n’est pas d’identité statique. Elle se renouvelle de par les imprévus de l’histoire de l’humanité. Nos îles n’ont existé que par un brassage constamment renouvelé. Il suffit de se pencher sur le mouvement des patronymes pour s’en rendre compte. L’ouverture est source de vie ; l’enfermement et le repli sur soi, la disparition assurée.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

2 avril 2019