Travail d’artiste : Emilie Pardoën

Aller à la rencontre d’un « travail d’artiste » est toujours exaltant. La découverte vivifiante est au détour du chemin de curiosité. Ce jeudi 4 avril 2019 aura permis de s’immerger au Musée de L’Arche dans l’imaginaire d’une jeune de l’Archipel, Emilie Pardoën, étudiante en arts visuels (jusqu’en 2018) et aujourd’hui en conception graphique à Moncton, au Nouveau-Brunswick. L’exposition est ouverte au public jusqu’au 5 mai 2019.

Le visiteur est d’entrée attiré par la démarche créative originale de l’artiste, dans une osmose entre Saint-Pierre et Moncton, sur le thème d’une identité résolument entremêlée – ce qui fait du bien pour qui ressent les effets bénéfiques de l’ouverture – les photographies étant accompagnées d’un petit texte éclairant, riche en clins d’œils, concocté avec finesse. Le rendu en noir et blanc, très abouti avec la technique de la lithographie, met en valeur un univers dans lequel on se plaît à imaginer son propre récit, dans les entrelacements du possible. L’Histoire serait-elle réécriture ? Emilie Pardoën nous invite à en jouer. L’exposition ouvre ainsi des voies de rêverie qui permettent de profiter d’un temps suspendu enchanteur.

Un autre volet est aussi consacré à une évocation subtile du rapport à la douleur pour qui se trouve atteint de fibromyalgie. Peut-on traduire ce qu’éprouve un patient touché par cette maladie qui provoque des douleurs dans tout le corps ? Emilie relève le défi et apporte un témoignage qui interpelle. La création visuelle est aussi une voie de dépassement que l’artiste a voulu mettre en exergue.

Sensibilité, maîtrise technique, création se révèlent dans une invitation au voyage qui ravit le visiteur. Qu’il fait bon en ce mois d’avril d’en découvrir le fil.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

4 avril 2019

Travail d’artiste : Emilie Pardoën

Au Musée de l’Arche à Saint-Pierre

du 5 avril au 5 mai 2019