Quand vient le temps des émotions

Peut-on comparer des pommes et des poires ? Restaurer la cathédrale Notre-Dame de Paris ravagée par un incendie, répondre aux détresses humaines… Où sont les pommes ? Où sont les poires ? L’argent annoncé pour ce symbole de l’Histoire de France qu’est la cathédrale permettra de relever le défi imposé par un coup du sort terrible et par là-même de mobiliser des savoir-faire, du moins peut-on l’espérer. Pourquoi gémir, pourquoi pleurer ? Il faut redresser la tête tout en étant conscient que sans moyens financiers rien ne serait alors possible.

Il reste que la mobilisation pour une meilleure répartition des richesses pour répondre aux besoins fondamentaux de tout un chacun est aussi une priorité. A l’occasion de ce qui vient d’advenir, on peut déplorer que l’émotion humaine est très forte quand une fibre historique riche de sens est touchée alors qu’elle est faible quand le malheur frappe l’être humain lui-même. Etrange paradoxe. Humains pour la pierre, de pierre pour l’humain !

Que la cathédrale retrouve ses couleurs et déploie sa continuité historique. Et qu’adviennent les prises de conscience nécessaires pour l’amélioration du quotidien de ceux que l’adversité malmènent, pour une société plus… humaine.

Que la mobilisation, par-delà les émotions, soit aussi au rendez-vous pour la Planète elle-même.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

18 avril 2019