Chronique du 10 décembre 2003

Ce fut Luc Ferry qui avança puis qui recula sur l’Université.

Puis ce fut Jean-François Mattéi qui avança puis qui recula sur le tabac.

Aujourd’hui, Jean-François Mattéi, ministre de la santé, se dit favorable à une recherche sur l’embryon, mais «pour une durée limitée de cinq ans».

Aujourd’hui toujours, Gilles de Robien, ministre des Transports, se dit favorable à un service minimum dans les transports en cas de grève, mais pense qu’il vaut mieux « attendre encore ».

Avant-hier (façon de parler) Dominique Perben, garde des Sceaux, était plutôt favorable à une réécriture de l’amendement Garraud concernant l’interruption involontaire de grossesse mais il a en définitive opté pour la gomme à effacer.

Mais où est (donc or ni car) le temps où le volontarisme sur la durée de Raffarin faisait craindre aux soixantenaires qu’ils ne seraient peut-être plus là pour voir la tête de leur progéniture vingt ans après ?

Aujourd’hui, on en est réduit en 9 décembre 2003 à Nicolas Sarkozy annonçant des « liquidités » aux submergés du sud-est, à Nicolas Sarkozy – toujours lui – qui s’extasie d’avoir fait mieux que le plan ORSEC dans Arles inondé et au premier ministre Raffarin qui met, comme le dit TV5 « le turbo sur la TVA dans la restauration », preuve qu’il ne sent peut-être pas dans son assiette.

A moins qu’il ne faille faire un plat de quelque chose à force de travailler avec des nouilles, auquel cas on comprend aisément la baisse de la taxation pour que l’addition soit supportable. La politique n’est-elle pas aussi l’art de prendre des gamelles ?

Mais que les nouilles pussent flotter à Arles, l’eusses-tu cru ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 décembre 2003