« Nous réparons les coeurs brisés. Aime la vie ». Entre autres phrases que l’on peut savourer quand on se rend à L’Essentiel, rue Maréchal Foch à Saint-Pierre.
Les Margaux étaient au rendez-vous du public en cette fin de matinée du samedi 10 août 2019, portant l’esprit d’une intensité musicale déployée lors du festival des Transboréales. Trois femmes, Annie Vigneau, Esther Noël de Tilly, Sonia Painchaud, venues des Îles de la Madeleine, trois voix, une passion au diapason dans une mise en forme nous transportant sur les rives du bonheur.
Une rencontre entre Nathalie, la maîtresse de ce lieu ouvert récemment pour la promotion de la vie artistique, le trio des Îles dans le prolongement d’une tournée en métropole et en Suisse… et la magie d’opérer.
Réjeanne Lapierre, Gilles Vigneault, Anne Sylvestre, Georges Brassens, La Bolduc, Sylvain Lelièvre, Michel Rivard, Frédéric Tremblay, Henri Salvador, Richard Desjardins, Bobby Lapointe, Félix Leclerc…, j’en oublie. Mais chaque fois une interprétation originale, toute en finesse, dans des convergences de modulation superbement maîtrisées, sous les auspices de Neptune comme fil océan.
Nous avions la chance de vivre un grand moment de ravissement dans le prolongement d’un concert qui la veille au soir leur avait permis, à l’invitation de Vincent Segal et Piers Faccini, de mettre en exergue leur facilité dans l’adaptation, fût-elle dans le défi de l’instant.
Nous goûtions cette approche sans fard, propre à la vie insulaire, si brillamment portée par les Madelinots. Est-ce le fait d’être en terre et mer pour rivaliser aussi aisément avec le chant des oiseaux ? Nous plongions tous dans le bonheur comme des fous de Bassan, des « Margaux » en quelque sorte.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 août 2019
Photo, Jean-Christophe L’Espagnol