Ne pas se serrer la main…
Et de faire un bond dans ma prime jeunesse, ce qui représente un saut qui ne manque pas de souffle. C’était donc il y a quelques décennies. Se serrer la paluche, se faire la bise n’étaient pas dans les moeurs saint-pierraises. Vint le temps de mes premières prises de conscience. Apercevoir quelqu’un tendre le bras valait repérage, il n’était pas d’ici.
Puis les moeurs ont évolué. Smic, smac, smoc, à la louche. (A la Lelouch) Je découvrirai bien plus tard qu’en France les hommes aussi se faisaient la bise, plutôt quatre fois qu’une.
Puis survient un coronavirus. Et l’église elle-même de ne plus se sentir très catholique dans ses paluchades de fraternité. Punaise ! (De bénitier)
Les évolutions gestuelles feront – qui sait ?-, partie des futures recherches anthropologiques. D’ailleurs on ne savait même pas ce qu’était la bise, c’est te dire ; on ne s’embrassait pas en coup de vent.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er mars 2020