Quand on se lamente du grignotage économique…

« Comment l’économie chinoise grignote peu à peu celle de la France », titre le journal 20 minutes ce mardi 7 mai 2024. Faut-il en être étonné à l’heure du néo-libéralisme généralisé ? N’est-ce pas le résultat de la priorité de la financiarisation sur la structure industrielle à même de consolider les appuis d’un pays ?

Glaner quelques leçons de l’Histoire peut être utile. Ainsi en va-t-il de Vergennes, ministre des Affaires étrangères sous Louis XVI. N’est-il pas intéressant de relever sa position alors qu’il était ambassadeur en Turquie sous Louis XV ?

J .F. Ladourdette, qui lui a consacré une biographie, relève ceci : Vergennes était « lucide des conséquences néfastes d’un libéralisme économique trop outré ». Et de citer Vergennes lui-même, préoccupé par le sort de l’industrie textile en France : « Si nous nous relâchons, nous nous rapprochons de nos rivaux, nous donnons un essor à leur industrie qui pourrait à la longue se lever sur les ruines de la nôtre. »

Vergennes fut nommé à Constantinople de 1755 à 1768.

2020 et la crise du COVID auront révélé les erreurs grossières d’orientation de la politique économique des pays occidentaux dont la France. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le Verbe de la réindustralisation nécessaire s’est-il fait chair ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

7 mai 2024

Livre cité : J.F. Labourdette, Vergennes – Editions Desjonquères – 1990 – ISBN : 2-904227-45-8