Je voterai Oui à la Constitution européenne.
Car la dynamique des convergences ne se décrète pas dans la perfection d’un idéal abouti. Elle peut souffrir d’imperfections, d’indéfinitions. L’essentiel est la voie tracée pour la force collective de l’identité européenne. Et la Constitution est une immense avancée.
Certes à Saint-Pierre et Miquelon nous ne pesons pas très lourd – bien que la recherche des ressources offshore puisse être synonyme de renouveau -, mais nous n’avons pas à nous plaindre de ce que l’Europe nous apporte déjà en tant que « territoire associé ».
Imaginons que l’on ait dit non à la coopération régionale ; nous serions aujourd’hui totalement isolés. La dynamique enclenchée ne nous a pas fait perdre notre âme mais lui a donné une force nouvelle. Il en va de même dans l’espace européen. Il suffit de voir le chemin parcouru depuis Franco dans l’Espagne européenne pour se dire que la synergie de demain ne pourra que profiter à l’ensemble. C’est la raison pour laquelle je ne peux me résoudre à un discours frileux, louable sur le plan des bons sentiments, mais trop hexagonal et réducteur.
Et le vote basculera peut-être dans un sens ou dans l’autre à quelques voix près.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 mai 2005