Fin avril 2024, un bâtiment de la marine nationale aura donc fait escale cinq jours à Saint-Pierre pour cinq jours.
Le bâtiment hydro-océanographique Beautemps-Beaupré était au quai de l’ancien frigorifique, zone considérée à risque s’il en est, vu l’état de délabrement dudit frigo.
Le nouveau quai était quant à lui voué à sa plate solitude, boudins de protection bien au sec, dans l’attente des paquebots, car telle serait l’affectation de cette nouvelle plate-forme. On se dit que réserver ainsi un site beaucoup plus sécuritaire pour quelques rares mois d’activités a de quoi étonner. Mais peut-être n’y a-t-il ni eau ni électricité… Qui sait ?
Ô quais, quand ça patine ! Qu’en est-il de leur état général ? Sont-ils victimes de considérations flottantes, les vouant à rester en rade dans l’attente de l’ultime décrépitude ? Curieuse situation pour un port qui devrait être un petit fleuron dans notre espace maritime national… La zone de transit pour les voitures et passagers empruntant les ferries de la Collectivité est une curiosité, grillages de désespérance debout vaille que vaille sur leurs pieds bétonnés. De quoi ravir, juste en face de la préfecture, toute âme vagabonde en quête de souvenir smartphonisé.
Par quel bout prendre tout cela ?, se dira-t-on. Par boute-en-train, certainement, avec détermination et sagacité pour surmonter les défis et urgences avec la fierté de se dire un jour : ça a quand même meilleure binette.
Sans doute faut-il surélever les débats et les quais par la même occasion.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 mai 2024