Chronique du 4 février 2004

A force de nous faire un fromage avec les grosses légumes qui laisseraient tout tomber en eau de boudin, il a bien fallu se rendre à l’évidence ; il était urgent de se caler les amygdales. Mais que bâfrer vu que tout était scotché à bord du CEC Daisy ?

Alors la grève a été suspendue et le bateau sera déchargé en ce mercredi 4 février 2004. Preuve de la bonne volonté des dockers soucieux d’ouvrir la porte à une table ronde sur le retour du beau thon à Saint-Pierre, celui qu’on a perdu puisque le transbordement se fera désormais à Halifax. Problème :

 difficile d’arrondir les angles dans une table ronde quand on se fait une tête au carré ;

 la compagnie Mersk, le décideur, n’est pas sous capitaux saint-pierrais, et la grenouille, en l’occurrence, ne pourra se faire plus grosse que le bœuf.

Pas besoin d’avoir un quart de brie en guise de tarin pour en conclure qu’on finira par être obligé de se chercher du frometon dans les doigts de pied.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 février 2004