Est-ce qu’on baisse le slip ?

J’ai lu une intervention sur Facebook, de monsieur Pascal Bourgeois, armateur du Petit Gravier, mécanicien de marine professionnel, avec une longue expérience à la clef.

Je me permets de reproduire ici son texte.

« Cale sèche 2024 du LE P’TIT GRAVIER sur un slip qui est malheureusement je peux le dire en délabrement.

Un monument du secteur naval qui, à chaque visite d’inspection perd de ses capacités de tonnage. Vu l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui je me pose des questions sur son avenir mais surtout sur l’avenir de tout un secteur d’activités qui tournent autour des gros navires qui montent sur ce slip. Nous risquons de perdre des corps de métiers qui demandent de hautes qualifications, former des techniciens prend plusieurs années avant qu’ils puissent voler de leurs propres ailes et les savoir-faire se perdent petit à petit au fil des ans.

Après 40 ans dans le milieu de la réparation navale, je vois ce secteur en grande difficulté tant au niveau des infrastructures qu’au niveau de la main d’oeuvre.

Gardons espoir, mais je pense que l’avenir ce ne sera pas facile ! »

Cela me renvoie à une époque lointaine, en avril 1982, lors de la visite à Saint-Pierre et Miquelon de Pierre Mauroy, premier ministre et Henri Emmanuelli et André Labarrère, ministres. Parmi les sujets abordés : les installations de radoub dans le port de Saint-Pierre. 

Est-ce dans l’attente de la montée des eaux qu’on se contente de tout laisser partir en bottes ?

Alors que nous disposons de la seule cale de halage de notre environnement, faute d’engagement sur la durée, les compétences humaines elles-mêmes seront vouées à la disparition.

Face aux enjeux, slip ou déculottée ? On ne va tout de même pas baisser le store du slip, me dit un ancien qui avait la fibre patrimoniale…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

30 avril 2024

Pour le néophyte, slip = cale sèche