Chronique du 26 janvier 2003

En vrac, pour le plaisir.

Grammaire – La position du complément d’objet est primordiale pour la compréhension. Il arrive même qu’elle commande l’écriture. Ainsi en va-t-il de « caresse-moi le sein Pierre », qu’on ne peut écrire que de cette façon. A ne pas confondre avec « caresse-le moi saint Pierre », qui ne peut s’écrire comme précédemment. On perçoit le plaisir des sens, résultante d’une saine maîtrise de la linguistique générative. Quant à saint Pierre, dans cette affaire, il est permis dans le deuxième cas de figure de douter de son auréole sans remettre en cause sa béatitude.

Vie pratique – Il vaut mieux sortir couvert sur un mont de Vénus à Saint-Pierre en hiver qu’à poil sur le Chapeau à Miquelon à la mi-Carême.

Toute une histoire – A Saint-Pierre et Miquelon, .mettre le goupillon dans le bénitier a longtemps été la meilleure façon de prendre son pied la conscience tranquille.

A Saint-Pierre (de Rome) – Le Pape est avec ses cardinaux. Tu ne l’imagines tout de même pas avec ses cardinales.

A Saint-Pierre (de Miquelon, comme on l’entend parfois chez les étrangers) – Il fut un temps où dans les écoles aller au piquet était un jeu. Aujourd’hui, les parties de piquet nécessitent une campagne de prévention.

En mer – A la passerelle d’un navire qui tient la route, un homme de quart est toujours préférable à une femme.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 janvier 2003