Chronique du 1er février 2003

En ce 1er février 2003, la nouvelle du jour est sans nul doute que la banane n’est pas en péril. Car elle l’était et tu ne le savais pas, eh … !

Du moins pensait-on qu’elle l’était, mais elle ne l’est pas. En fait, la banane que l’on consomme ici en Amérique du Nord est menacée par la maladie de Panama. Par quel canal ? Ecris à De Lesseps, en poste restante. Mais cette banane, la Cavendish, tel est son nom, n’est heureusement pas la seule variété dans le monde, sinon c’en aurait été fait pour nos pommes.

Tu imagines la vie publique sans peau de banane ? Que feraient nos politiques ? Que deviendrait l’archipel demain ? Pourrait-il mettre le cap sur l’avenir, s’affranchir des dures réalités ?

Cavendish ou pas, signe des temps nouveaux et de la diversification annoncée à Saint-Pierre et à Miquelon, hommes, femmes, ce qui est plus étonnant, ados, avaient donc sans s’en douter la banane de conserve tout en cédant au charme d’une ministre de l’outre-mer pleine de pêche. Attention à la débandade, une fois qu’elle aura le dos tourné, de glisser un perfide. Car la fièvre retombée, la banane n’étant pas menacée de disparition, chacun sur le caillou ne sera-t-il pas tenté, une fois de plus, de bananer l’autre à n’importe quel prix ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er février 2003