Chronique du 25 juillet 2003

Dans sa déclaration de juillet 2003, on pourra retenir que le premier ministre s’est permis une leçon de morale à l’encontre du MEDEF en soulignant les « comportements déraisonnables » en matière de rémunération. Une remarque à vous couper le souffle quand on sait qu’une des premières actions marquantes de ce gouvernement aura été d’augmenter les salaires des ministres de… 75%.

Pendant ce temps, le taux du livret A passe lui de 3 à 2,5%, histoire de se faire du beurre sur les pauvres nantis (car on a rarement vu des nantis pauvres). Bon, faudra bosser (du dos) un peu plus pour sa retraite, mais on fera le dos rond (comme Raffarin, tu remarqueras).

L’important, c’est le dialogue :

 J’aimerais…

 Mais j’peux pas !

 Ah ! Bon…

A Saint-Pierre et Miquelon, comme ailleurs, faudra donc pêcher plus longtemps – bien qu’il risque fort de ne plus y avoir grand-chose à pêcher -, satisfaire quelques années de plus aux exigences de l’horloge pointeuse (eh oui, ça existe), pointer plus longtemps à l’ANPE, rêver et rêver encore aux jours heureux où il y avait encore des crayons à tailler et voter consciencieusement chaque fois qu’il y aura un emploi à sauver chez ceux qui nous gouvernent.

Raffarin se voit à son poste jusqu’en 2006. Ah ? Ce n’est plus le Président qui préside à la destinée du moindre des Français, fût-il ministre ? A moins que Raffarin essaie de faire mieux un jour que Balladur… Et puis avec Sarkozy, on ne sait jamais.

Et puis en 2004, t’aurais pas envie d’une petite place au Palais du Luxembourg toi ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 juillet 2003