Chronique du 21 novembre 2004

« La lingette coûte les yeux de la tête », lit-on en première page de l’Echo des Caps du 19 novembre 2004, preuve, s’il en était besoin, que les moindres détails du quotidien sont à Saint-Pierre et Miquelon comme parfois ailleurs passés au peigne fin. « Ces lingettes font partie du non-recyclable et non compostable », précise « Que choisir », dans un article rapporté par une lectrice attentive. Tiens donc, me dis-je, faudra donc incinérer vu qu’on ne pourra pas recycler.

Courrier en contre-pied de notre hebdomadaire municipal focalisé d’une parution à l’autre sur le projet de tri et valorisation des déchets de l’association CLEF qui marche sur les plates-bandes du plan d’élimination des mêmes déchets récemment présenté au public par le Préfet de la Collectivité lui-même ? Car si l’on recycle, peut-on incinérer ? Et si l’on incinère, peut-on recycler ?

« Il nous suffit simplement de laisser tous ces produits en rayon », de suggérer la lectrice rédactrice dans son courrier des lecteurs. Fort bonne suggestion, n’est-ce pas ? Combien d’articles inutiles viennent en effet encombrer notre vie tout en contribuant à la dégradation progressive de la planète bleue ! Allez, un peu d’introspection, que diable ! Pourquoi autant de plastoc pour la moindre baguette de pain ? Mais ne risque-t-on pas par excès de civisme environnemental de porter préjudice à tous les porteurs de projets de retraitement, élimination, enfouissement et valorisation divers ?

Car s’il n‘y a plus de déchets, que deviendront nos deux projets ? Mais t’en fais pas ; dans notre société de consommation, il y aura toujours de quoi encombrer nos poubelles.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 novembre 2004