Chronique du 19 février 2005 (2)

Cri d’alarme excessif ou lucidité prophétique ?

Dans l’éditorial de l’Echo des Caps du 18 février 2005, monsieur Georges Poulet, codirecteur de la publication, n’y va pas par quatre chemins sur l’autoroute de l’inquiétude : « Prenons-y garde. A travers les déficits budgétaires irréversibles qui s’annoncent, une véritable paralysie de fonctionnement, et même de blocage de la machine, se prépare si une concertation commune, organisée au plus haut niveau gouvernemental avec les responsables nationaux et locaux de la Collectivité, ne les prévient. »

Mais qu’en est-il exactement ? Quelles sont les causes du blocage… des esprits ? Problèmes de personnes ? Mises à l’index punitives ? Absence de politique ? Conséquence d’une politique droitière ? Arrogance et mépris parisiens ? Querelles intestines ?

Force est de constater que l’Archipel s’enferre dans l’impasse ; le déplacement d’une délégation conduite par le Président du Conseil général aux îles Turks-et-Caicos, prête au minimum à sourire. A-t-il des chances d’emporter l’adhésion ?

« Peut-on (…) revenir à la pêche individuelle en doris, comme autrefois en 1936, ou provoquer une émigration massive, alors même que la jeunesse s’inquiète de son manque d’avenir ? », de s’interroger l’éditorialiste. Que penser en effet de ce mouvement bel et bien enclenché quand plusieurs acteurs sont amenés, pour des raisons diverses, de tourner la page de leur insularité et aller ramer ailleurs ?

Car s‘il faut convaincre les partenaires extérieurs, encore faudrait-il se convaincre collectivement de la nécessité du sursaut nécessaire à la survie.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 février 2005