Chronique du 30 octobre 2005

De l’exercice du pouvoir

C’était il y a un an, en novembre 2004. Georges W. Bush sortait victorieux des urnes, sûr d’un « capital confiance » qu’il se faisait fort d’utiliser confortablement. Aujourd’hui, c’est quasiment la déroute… Les comptes de la confiance sont pour ainsi dire à sec.

Curieux destin de ces hommes investis d’une stature de « Président » (accordons-lui la majuscule sur le marché des dupes) et qui, quel que soit le costume, finissent au bord de la « déculottade » – ou de la capilotade, comme tu veux – qu’ils se sont eux-mêmes acharnés à préparer.

Mais l’addition est souvent lourde. C’est le cas pour l’Irak, pays agressé par des forces extérieures sur la base de prétextes fallacieux. Souviens-toi, ô lecteur, des armes de destruction massive que l’on s’imaginait tournées vers nos tronches à force de manipulation médiatique. Les dégâts sont considérables. La chute d’un dictateur – vu le mode opératoire utilisé – n’a rien réglé.

A une autre échelle – toutes choses inégales par ailleurs – quel regard pouvons-nous porter sur l’exercice du pouvoir issu des urnes, y compris dans un archipel comme le nôtre ? N’ouvrons-nous pas trop souvent la voie de l’arrogance pour qui oublie au lendemain d’un vote, qu’il n’est jamais que le résultat d’un déséquilibre provisoire qu’il se doit de percevoir pour aller sur le chemin de la sagesse. Quels sont les garde-fous nécessaires ?

Mais la grandeur chez les puissants est rarement au rendez-vous. Le peuple est là pour les ramener à leur juste place, à condition qu’il ait lui-même un minimum de dignité.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 octobre 2005