Chronique du 1er décembre 2006

Il est des sujets qui font tousser. Ainsi en va-t-il de notre décharge publique, feu notre « incinérateur », débaptisé depuis le démantèlement de sa grande gueule rouillée, mais où l’on continue de brûler nos détritus variés et avariés, « fruits » d’une pratique non-sélective.

Un article du journal Le Monde peut être source d’interrogations renouvelées, dans l’attente d’une enquête de santé publique sur l’Archipel, annoncée il y a quelques semaines. « Habiter à proximité d’un incinérateur d’ordures augmenterait le risque de cancer », titre le quotidien national sur son site en ce 30 novembre 2006. Et de préciser : « Le risque de développer un cancer – du sein et du foie notamment – s’accroît avec l’exposition aux fumées d’incinérateurs d’ordures ménagères, révèle une étude menée par l’Institut national de veille sanitaire (INVS) publiée jeudi 30 novembre. » Cet organisme « conclut à l’existence d'”un lien statistique significatif entre l’exposition aux panaches des incinérateurs pendant la décennie 1980-1990 et l’augmentation de certains cancers dans les années 1990″ », ce qui correspond à une technique d’incinération plus proche, semble-t-il, des conditions d’incinération qui sont restées en vigueur sur nos îles que des incinérateurs moins polluants d’aujourd’hui. « De nouvelles normes européennes imposent depuis fin 2005 un maximum de 0,1 ng de dioxine par m3 (1 ng = un milliardième de gramme) », ajoute le quotidien. Qu’en est-il sur nos îles ?

Un sujet brûlant donc mais qui ressurgit régulièrement de ses cendres, sachant que le devoir d’un Etat est de veiller en priorité à la bonne santé de ses ouailles. Pourquoi pas avec panache ?

Et notre éloignement ne saurait justifier qu’on nous abandonne à quelque sort… morbide.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 novembre 2006