Chronique du 21 juin 2007

Une France ensablée dans de la poudre aux yeux ?

Voilà maintenant un mois que le téléspectateur est assené d’images et de discours chocs, de leitmotive incantatoires, à l’aulne d’un ego exacerbé. Qu’en est-il de la réalité ? Nous ne sommes pas redevenus le leader de l’Europe en panne, le quotidien des Français modestes ne s’est pas amélioré, les « ors » de la République sont toujours sous abri, Ingrid Betancourt est toujours entre les mains des FARC, le monde universitaire retient son souffle.

À voir l’Unique face à la masse de ses sujets dans le Palais de l’Elysée, au milieu desquels figurait le Premier subalterne, on ne pouvait s’empêcher de sourire. Combien de temps durera cette docilité ? pouvait-on s’interroger. Quelle étrange démocratie ! pouvait s’exclamer un observateur décentré. L’image de ces ministres et de ces députés soumis au matraquage du « moi » sous les lustres monarchiques ne pouvait qu’interpeller.

Jean-Pierre Raffarin, ex-premier ministre, sera-t-il un des premiers hauts responsables de l’Etat UMP à nous dessiller les mirettes ? « Pour moi, la TVA sociale, probablement, portera atteinte au pouvoir d’achat des Français », a-t-il déclaré.

Car à vouloir tout faire, même au risque de se tromper, n’est-ce pas porter l’obstination jusqu’aux portes de l’aveuglement possible ? Ne risquons-nous pas alors de souffrir d’une « exception française » sous les auspices du pouvoir absolu ?

Les “écoutants” du pouvoir l’auront compris, il faudra marcher à la baguette. Ça c’est d’la musique…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 juin 2007