Questions en question

Donald Trump a cédé. Il voulait 5,7 milliards de dollars pour son mur de la honte ; il n’aura rien eu. Le shutdown n’aura servi à rien. Mais trop nombreux sont ceux qui auront perdu des plumes du fait de cette obstination.

Le parallèle n’est pas applicable tel quel pour la situation française. Il n’en reste pas moins que l’obstination initiale à ne pas écouter les revendications, la manœuvre du débat national alors que les revendications étaient clairement exprimées, auront fait pourrir une situation dont il est difficile aujourd’hui de se dépêtrer.

Par-delà les différences d’appréciation quant aux orientations globales qui prévalent dans la politique d’Emmanuel Macron, soulignons le dynamisme sur le terrain d’Annick Girardin, ministre de l’Outre-Mer. Elle n’aura pas hésité à sortir à la rencontre des Gilets jaunes en ce onzième samedi de manifestations. Elle sera même tombée sur un théoricien du Référendum d’Initiative Citoyenne. Il est vrai que sur les îles l’on est habitué au contact direct non hiérarchisé. Davantage de personnalités de cette trempe auraient sans doute permis d’éviter bien des déboires.

Sur le fond, le retournement de veste du président de la République sur le dossier du glyphosate, son refus de reconsidérer l’ISF, son inaction face à la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux qui à eux seuls pourraient être la réponse à tous les problèmes, font que la poursuite du mouvement des Gilets jaunes n’est pas surprenant. « On ne peut pas tout remettre en question » de souligner Anick Girardin au un gilet jaune père du RIC. Certes. Mais la politique néolibérale, imprégnée par l’école de Chicago, mise en œuvre sous Reagan et Thatcher, amplifiée en France par Emmanuel Macron, oui. Et l’on est là au cœur du clivage.

Le bonapartisme qui prévaut dans notre système global est également source de nombreuses interrogations.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

26 janvier 2019