« Chez nous, qui apprend à conter apprend aussi à cultiver ces presque riens qui veulent vivre et qu’on doit nourrir de désir. » (p.68)
Le conte est au coeur de l’écriture d’Henri Gougaud, auteur de La confrérie des Innocents. Nous sommes à Toulouse, au Moyen-Age. La porte du récit débridé est ouverte, dans une écriture qui l’est tout autant.
L’inquisition, l’intolérance religieuse sont en marche. Il faut fuir. S’enclenchent pour les personnages, dont Alexis, un jeune moine, une course poursuite et une cavalcade d’événements. Roman picaresque, parcours initiatiques qui font penser en creux à la quête des héros chevaleresques de Chrétien de Troyes au XIIè siècle, mais surtout des personnages qui appartiennent au monde des gueux de François Villon, sous-tendent l’atmosphère qui se tisse au fil d’un roman-conte à rebondissements où s’entremêlent le mystère, voire le merveilleux et surtout l’essence de la vie.
Henri LAFITTE, Chroniques insulaires
10 novembre 2021
Henri Gougaud, La confrérie des innocents – 2021 – Albin Michel – ISBN : 978-2-226-44368-7