Chronique du 15 février 2006 (2)

Nous sommes donc entrés en cette mi-février 2006 dans la phase active des prochaines cantonales sur fond d’interventions purificatrices. La focalisation sur le premier vice-président d’une assemblée sortante est révélatrice.

Peut-on espérer demain une nouvelle dynamique qui engendre les convergences au sein d’une communauté ayant retrouvé un vrai sens identitaire ? Rien n’est moins sûr. Car l’Histoire ne s’écrit pas qu’avec de belles idées labellisées ; il faut des acteurs qui aient la trempe de redonner le souffle à un Archipel qui l’a perdu. Que sommes-nous en-dehors du consumérisme, du « Y a qu’à faut que », de la déresponsabilisation qui dédouane chacun de ses propres défis à relever ? Sommes-nous capables d’une ambition collective sans pratiquer la diabolisation des uns et la sanctification provisoire et factice des autres ? Peut-on retrouver une atmosphère vivable ?

La vie insulaire n’est-elle pas au fond marquée par le poids excessif des politiques ou des administratifs ? Ne faudrait-il pas revoir ce fonctionnement social qui engendre les prétendants à régenter la vie des autres au nom de principes dont ils ont l’apanage de la définition ?

Le fonctionnement de nos îles ne repose-t-il pas en fait sur un jeu d’allégeances où chacun perd progressivement son âme ?

Demain il faudra voter. Mais sur quelles bases qui nous garantiraient des jours meilleurs ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 février 2006