Chronique du 23 janvier 2008

L’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon est à un carrefour ; l’intervention sur les ondes de RFO du responsable de la SODEPAR, organisme financé par la collectivité territoriale pour le développement, en est une illustration. Si hier l’on mettait en exergue des projets centrés sur l’archipel, à l’instar de la station de quarantaine, projet dont on peut se demander s’il n’est pas tombé dans les oubliettes, aujourd’hui l’on focalise sur les possibilités dans l’environnement régional. Hier l’on parlait des retombées locales des activités offshore, dans l’application du droit international ; aujourd’hui, l’on se met en situation de dépendance des activités offshore en eaux canadiennes.

Les incidences sont nombreuses : sur l’organisation du travail : les personnes qui feront le choix de ce secteur d’activités, aux besoins diversifiés, seront-elles basées sur l’Archipel, dans la prise en compte complexe de l’application du droit du travail, de la sécurité sociale et des cotisations pour la retraite ? La formation, en vue de l’acquisition des compétences requises, sera-t-elle assurée en territoire canadien, comme le laisse présager la venue des représentants du College of North Atlantic de Terre-Neuve, venus faire récemment du repérage, comme en témoigne le reportage télévisé du journal de Vingt heures de RFO du 22 janvier 2008, du fait de normes exigibles dans un cadre national ? Sur la base de quelles sources de financement ? Les nouvelles perspectives ne se dessinent-elles qu’à l’aune de la flexibilité maximale, du bon vouloir des agences d’intérim, comme le laisse présager la venue d’une autre délégation de Terre-Neuve, spécialisée dans ce type d’approche ?

Qu’en est-il, pendant ce temps, du dossier de l’extension du plateau continental Extraplac qui mobilisait le précédent député, repris par son successeur ? Quels sont les plans de développement ancrés sur l’Archipel ? Les interrogations demeurent, le scepticisme accompagne le poudrin hivernal.

Sans doute serait-il intéressant d’entendre la position des différents responsables politiques sur cette conception de nos îles vues comme une sorte de porte-avions duquel s’envoleraient des chasseurs de pouvoir d’achat dans l’attente des jours de relâche.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 janvier 2008