Chronique du 7 septembre 2008

J’ai apprécié qu’une partie de football puisse permettre aux présidents turc et arménien de se rencontrer dans la capitale arménienne, le 7 septembre 2008, une première dans les relations entre deux pays déchirés par une hostilité vieille de quatre-vingt-dix ans.

J’aurais aimé qu’une partie de pétanque puisse sceller plus tôt la réconciliation entre l’Etat et le transporteur maritime chargé de la desserte – mais y avait-il confusion sur le mot pour y remettre tant de fois les plats ? -, chaque partie ayant les boules, le cochonnet symbolisant l’entente inéluctable.

Il est vrai qu’à la clef de la rencontre entre Turcs et Arméniens pendouillait la question de l’acheminement du gaz et du pétrole, boostée par le crise russo-géorgienne. Ici, à Saint-Pierre et Miquelon, on se demande encore ce que l’on pourra acheminer, bien que nos oreilles bruissent du chant des sirènes de l’Eldorado offshore. Mais fumons – dans la rue – le calumet ; le Fort Ross continuera ses rotations sur Halifax, Etat et armateur étant parvenus à un compromis après « d’âpres » discussions. À nous la banane jaune ! Voilà qui désodorise l’air ambiant…. Comme du papier d’Arménie, tu l’as dit, oui, oui.

En attendant, dans nos déchirements, c’est à qui sera la prochaine tête de Turc de l’actualité du non événement, société du spectacle oblige. Tiens, remarqueras-tu au passage, voilà le chroniqueur qui se réveille. Eh oui ! Peut-être avais-je l’imaginaire alangui sur l’ottomane de l’indifférence. Qui sait ? Se taire sur le désenclavement ! N’est-ce pas fort rosse, observeras-tu ? Je te dirai qu’en cherchant un peu je te trouverais bien un texte vieux de quatre-vingt-dix parlant du désenclavement de l’Archipel. Je suis donc subjugué qu’on puisse fixer le cap de la dérive, en ayant mis enfin tout à plat… sur la desserte.

Pour la bonne bouche, on salivera d’avance.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 septembre 2008