Chronique du 11 janvier 2004 (3)

Echo des Caps – 9 janvier 2004

D’abord il y a un texte empreint d’émotion de Georges Poulet, codirecteur de l’hebdomadaire municipal, sur la dispersion des cendres d’un ami à l’est de l’île aux marins. Mais je veux relever une image riche de poésie : « La mer était d’huile et le ciel céruléen. » C’est beau et ça n’a pas été écrit par un bleu, ça c’est sûr.

Et puis il y en a un autre, rapporté par Jean-Louis Mahé, journaliste du même hebdomadaire, en quatrième de couverture, où il nous fait part d’un article écrit dans Pays basque magazine par Txomin Laxalt sur Roger Etcheberry (notre naturaliste qui est loin d’être en herbe) : « il en coule une malice qui lui confère des airs de Théodore Monod, confortés par la céruse d’une barbe qui lui consume le visage. » Et me voilà plongé dans la forêt dicotale (celle où il y a beaucoup de feuilles) : Céruse : « Carbonate basique de plomb 2PbCO3 Pb(OH)2, utilisé comme pigment blanc. » (Tu piges ?) Et mon dico d’ajouter : « L’emploi de ce produit toxique est réglementé ». Diantre ! Pour notre défenseur de l’environnement, voilà qui en jette… Il ne risque rien, au moins ? de s’interroger un admirateur de celui que l’on n’a sans doute pas suffisamment écouté.

Comme quoi les mots ne sont jamais neutres… Mais en plus s’ils peuvent être jolis…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 janvier 2004