Pourquoi établir une entreprise à Saint-Pierre ? Pour 4 raisons essentielles, lit-on sur le site de la SODEPAR, agence de développement de Saint-Pierre et Miquelon
Saint-Pierre et Miquelon « point d’ancrage d’un marketing performant basé sur l’océan et sa mythologie ». Dieu, que c’est beau, voire teinté de poésie. Les investisseurs ne peuvent-ils pas d’ailleurs, entre autres possibilités, se détendre à l’Hôtel Neptune ? Quoi qu’il en soit, ne doutons pas que tout impétrant aura de grandes chances de rester à flot ou de ne pas aller se faire voir chez les Grecs.
Saint-Pierre et Miquelon, « territoire qui permet l’entrée en Union Européenne des produits transformés en franchise totale de droits de douane », comme l’aluminium qu’on ne peut plus dédouaner suite à l’intervention de … l’Europe.
Saint-Pierre et Miquelon, « territoire français d’Outre-Mer où des solutions originales de financement des immobilisations sont possibles » (sur-place garanti ?)
Saint-Pierre et Miquelon , « l’Archipel qui a mis en place une série complète de mesures incitatives favorables aux investisseurs ».
A noter pour ce dernier point, et à titre d’illustration, que pour les liaisons téléphoniques, il vaut mieux que les entreprises s’occupent de leur business à partir du Canada, car téléphoner à partir de Saint-Pierre coûte la peau des fesses, comme le souligne, d’une manière judicieuse à propos de France Telecom (entreprise qui semble vouloir filer à l’anglaise de Saint-Pierre depuis qu’elle a perdu ses accents) « un abonné malgré lui » dans un article de l’Echo des Caps du 5 novembre. « Une comparaison avec la situation de nos voisins est édifiante : au Canada et aux Etats-Unis les communications sont gratuites, illimitées et font partie du forfait « abonnement », il coûte approximativement deux fois moins cher d’appeler Saint-Pierre du Canada que l’inverse. »
Le fil de Marianne est d’or pour qui prend le temps de découvrir l’envers de la tapisserie.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 novembre 1999