Chronique du 18 janvier 2003

Chauds, chauds, chauds, les marrons.
Froids, froids, froids, les nougats.
Après la Caraïbe, la ministre de l’Outre-Mer est prévue se rendre (ou venir, suivant le point d’observation) à saint-Pierre et Miquelon, le 30 janvier 2003.
Mais à la lecture du Figaro dans son édition du 17 janvier, on comprend que, pour faire le bilan des mesures à venir, il ne faudra pas oublier les plus et les moins. Car, à titre d’exemple, si tu me donnes dix euros et que je t’en donne quinze pour te remercier, il y aura forcément un déséquilibre. Tandis que si chacun s’en donne dix, nous pourrons tous deux avoir l’impression d’avoir gagné quelque chose.

C’est ainsi que le journal susmentionné relate : « Pour améliorer la desserte aérienne, « l’Etat va participer au financement d’un dispositif d’abaissement du coût des billets d’avion, en versant à chaque collectivité d’outre-mer une dotation annuelle destinée à faciliter la mobilité. Cette dotation permettra d’accorder à chaque résident une aide forfaitaire, de 100 à 200 euros selon les destinations, limitée à un voyage par an, entre la collectivité et la métropole. » » Voilà un dispositif qui a priori ne semble pas tout simple puisque le versement sera de « 100 à 200 euros suivant les destinations ». A priori, difficile de déterminer les destinations de ceux qui vont voyager et le nombre de ceux-ci.

Imaginons une annonce du même type à Saint-Pierre, alors que depuis le 12 novembre 2002, dans un contexte d’enclavement financier déjà lourd, l’émission des billets Air Canada ou toute autre compagnie (à l’exception d’Air France) par une agence s’est vue majorer d’un surcoût de 100 à 130 euros par billet pour toutes destinations internationales ; celle des billets Air France, de 80 à 110 euros.

Soit une indemnité de 100 euros, précédée d’une augmentation en novembre 2002 de 100 euros, quelle sera l’analyse du péquin voyageur indigné par le prix prohibitif des billets ?

Calcule, ô lecteur féru de prise de tête intégrale, les effets sur le développement touristique.

Je te fiche mon billet qu’il te poussera des ailes en pensée, par action ou par omission (si le découragement te vole dans les plumes) quand tu feras le bilan du désenclavement.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 janvier 2003