Chronique du 6 juillet 2003 (2)

On sanctionne facilement un préfet qui n’aura pas su empêcher des manifestants en colère de pousser deux ministres à grimper sur une chaise, mais que vont s’imposer ceux-là même qui n’auront pas su expliquer aux Corses où était leur intérêt ? Car le plus fort dans cette affaire est que, chaque bord insistant sur la volonté de rester français, en soulignant le danger du Oui ou du Non, qu’on se demande qui a gagné ou qui a perdu. À se dire que l’explication n’était pas claire et que les ministres n’étaient pas très pédagogues.

Qu’on se rassure ! Ni Raffarin ni Sarkozy ne viendront se réfugier à Saint-Pierre et Miquelon en guise d’auto flagellation. Un préfet peut trinquer, un ministre a plus de bouteille, forcément. « Les Corses garderont leurs deux conseils généraux et leur organisation actuelle. Ce sera le statu quo » , a déclaré in petto le ministre de l’intérieur, si facilement qu’on se demande pourquoi on voulait réformer.

Mais tout est si simple quand ça se corse…, à moins que ça se corse quand tout est simple…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 juillet 2003