Chronique du 14 novembre 2003 (2)

« On ne gouverne pas l’Outre-Mer avec des amendements » a déclaré à l’Assemblée nationale le 13 novembre 2003 un député UMP de La Réunion. Les députés auront donc en fin de compte rejeté la proposition de leur collègue Laffineur soutenu par Pierre Méhaignerie, président de la commission des finances, visant à supprimer l’indexation des retraites outre-mer. « Le Gouvernement n’est pas opposé à ce qu’une expertise exhaustive soit réalisée sur l’ensemble des dispositifs relatifs à la fonction publique outre-mer, afin de mesurer objectivement leurs effets tant positifs que négatifs. Il ne verrait qu’avantages à ce que les commissions des finances y soient associées » a déclaré le ministre délégué au budget avant de souhaiter le retrait l’amendement. « Pourfendeur des fraudeurs, il a ignoré les conséquences de son engagement à la Don Quichotte. Mais au fait, combien y a-t-il de fraudeurs ? » a ajouté le député de La Réunion. « Ne jeter qu’un regard faussement comptable sur les DOM-TOM conduira la France à décevoir la population d’outre-mer. Vous le dire, c’est pour un député responsable vous mettre en garde contre des solutions simplistes. N’ayez pas, comme vos prédécesseurs, un regard condescendant sur l’outre-mer. Nous méritons mieux » a-t-il ajouté. « Chez nous, les cyclones qui portent des prénoms, sont annoncés par différentes phases d’alerte. Les amendements Laffineur et Méhaignerie font dix fois plus de dégâts qu’eux » a surenchéri un autre.

Au final, l’amendement 101 – rien à voir avec le chiffre qui donnait une tout autre aura à une loi, mais c’était au Québec -, aura donc été rejeté.

Jusqu’à la prochaine escarmouche ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 novembre 2003